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On pénétra à l’intérieur de la maison, nous dévisageant sans le moindre mot, seul nos pas raisonnant sur carrelage brisés la tranquillité ambiante. Le laissant passer devant moi, je refermais la porte et une terreur sourde me submergea. J’avais la sensation de jouer un funambule perchait à dix mètres du sol sans balancier, ni filet de sauvetage, la chute était inévitable ! Je pris une profonde inspiration avant de devoir lui faire face à nouveau.

Ses yeux étaient rivaient sur moi, je me sentais terriblement mal alaise. Je me mis alors à penser à la torture que devait ressentir un chien devant un steak devant posé sous son nez, en lui interdisant  d’y toucher « Qu’elle comparaison absurde ! » me réprimandais-je.

Un verre nous fera pas de mal, pensais-je aussitôt, non pas au point de se retrouver avec la gueule de bois le lendemain matin, mais au cela nous aidera à nous détendre, enfin pour ma part !

 « Je sais c’est nul comme réaction, alcool n’a jamais résolu des situations, bien au contraire, imbécile ! »

-          Je te sers un verre ? finis-je enfin par lui demander.

Il haussa les épaules.

-          Ouais…pourquoi pas, répondit-il toujours en me fixant.

Voulait-il me rendre folle ? Je servis nos verres et déposais le sien sur la table basse juste devant lui sans relever son regard. Je me dirigeais vers la baie vitrée pour me rendre sur la terrasse sans me retourner, mais je pouvais sentir sa présence derrière moi. Je m’assis sur le bord de la piscine immergeant mes pieds dans l’eau. Lexan fit de même, laissant un infime espace entre nous deux.

-          Etrange comme situation…tu ne trouve pas ? lâcha-t-il

-          Ce n’est pas le mot que j’aurais employé mais…ouais étrange.

Je fixais les remous que je faisais en agitant mon pied dans l’eau. Je n’osais pas lui faire face, à vrai dire, j’avais peur de voir ce qu’il pouvait y avoir dans son regard. Je pris à nouveau une profonde inspiration pour me donner le courage de le soutenir. Même si je savais combien même mes yeux étaient capable de me trahir, il ne pouvait rien apprendre de plus que ce qu'il  savait déjà.

-          Alors…de quoi veux tu parler ? me lançais-je.

Il baissa la tête tout en remontant sa main dans ses cheveux. Visiblement embarrassé, il hésita un moment puis replongea ses pupilles dans les miennes.

-          Qu’est-ce qui ce passe, Winona ?

J’ouvris grand les yeux interloqué par sa question.

-          Quoi …de quoi parle tu ?

Il plissa ses yeux inquisiteurs.

-          Tu peux jouer la comédie avec les autres…mais avec moi ca prends pas !

Le ton qu’il employa était déplaisant, j’en déglutie. Je pris mon verre et bu une gorgé de mon whisky. J’avais pensé à toutes les éventualités de nos sujets de conversations, mais je ne m’attendais pas à celle-ci. Je lisais sur son visage une certaine inquiétude, ses yeux oscillés de part et d’autre à la recherche d’une réaction de ma part.