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Sa réponse fut nette, sans la moindre hésitation. A cet instant je me sentis frémir, (plutôt mon côté sombre à ses dires), à l'idée de lui appartenir corps et âme.

- Comment peux-tu affirmer cela avec autant de conviction... tu me connais à peine.

Il me relâcha enfin en plantant pour l'énième fois sur moi un regard profond. Vu la force qu'il avait employé pour me contenir, j'étais bonne pour des d'ecchymoses.

- J'étais présent quand tu as ouvert les yeux sur ce monde. Quand Kelton t'a déposé dans mes bras, ton regard a croisé le mien et à cet instant tu as bouleversé ma vie. Quant il m'a demandé cette faveur, j'ai accepté de partir loin de ceux qui m'étaient chers sans la moindre hésitation. Je lui devais bien ça… et je voulais rester à tes côtés. J'ai choisi la meilleure famille d'adoption, celle qui prendrait soins de toi comme l'auraient fait tes parents. Je t'ai observé grandir, devenir cette jeune femme que tu es à présent. Je te connais bien plus que tu le penses Winona.

Je le dévisageai stupéfaite, sans mot à dire.

Il avait sacrifié 20 ans de sa vie pour veiller sur moi - pour m'observer, me comprendre, alors que j'ignorais tout à son sujet. C'était une parfaite intrigue qui suscitait en moi l'envie de la dénouer. Jamais je n'avais eu à me remettre en question quant à mes sentiments, mais aujourd'hui, il en était tout autre. Cette sensation de devoir faire un choix me déplaisait  fortement, mais j'avais parfaitement conscience qu'il me serait impossible de l'éviter.

Je ne pouvais plus nier ce qui était à présent une évidence. J'avais besoin de lui sur bien des points, que même Lexan n'était pas en mesure de m'apporter. J'étais bien avec lui, là n'était pas la question - je l'aimais, mais Ethan avait ce petit quelque chose en plus. Je n'avais jamais ressentie cela auparavant, c'était quelque chose de tellement puissant, d'une intensité parfois violente, qui me bouleversait de l'intérieur. En sa présence, cela devenait une obsession - sentir le contact de sa peau contre la mienne. Quant à son absence, c'était un manque profond à mon bien-être. Cela me faisait peur, car je ne comprenais pas cette emprise qu'il avait sur moi.

Oui, j'avais peur ! Là était le souci. La sensation que c'était un mal s'intensifiait chaque fois que notre relation évoluée et mon instinct, lui, me persuadait du contraire. L'énergie que mettait mon hôte, pour  faire pencher la balance du côté de mon intuition, commencée à peser lourd.